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La finance verte : les enjeux d’une économie responsable

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ACTIVESEED
INVESTISSEMENT RESPONSABLE
4 min
25/09/2023
La finance verte : les enjeux d’une économie responsable

Que recouvre exactement le terme finance verte ? Quelles sont les actions et produits proposées en faveur de la planète pour réduire l’empreinte carbone ? Activeseed a fait le point pour vous sur toutes ces questions.

La finance verte : définition

La finance verte, ou green finance, est un concept assez récent, motivé par les engagements votés en 2015 dans la Loi de transition énergétique pour la croissance verte et également dans les Accords de Paris. Elle a été définie par le FIR (forum pour l’investissement responsable), comme un « ensemble d’opérations financières qui vise à favoriser la transition énergétique et écologique et à prévoir les dommages environnementaux qui peuvent naître des activités économiques ». En bref, il s’agit là de lutter contre le réchauffement climatique au travers d’actions en faveur de la transition écologique. Ces actions passent par des projets et innovations initiés par les entreprises, des projets à impact positifs pour la planète et pour l’environnement. L’objectif principal de cette finance durable est de réduire de manière considérable l’émission des gaz à effet de serre d’ici 2030.

Comment l’Etat français se mobilise en faveur de la finance verte ?

Pour une transition énergétique durable, ces engagements « verts » doivent être pris au niveau mondial, mais la France met un point d’honneur particulier à les respecter et souhaite devenir une référence internationale, par le biais de diverses stratégies et approches en faveur d’une économie verte et durable. Le gouvernement français a créé en 2017 le « One Planet Summit », un sommet mondial initié par la France pour faire suite aux accords de Paris, qui rassemble les principaux décideurs politiques, acteurs du monde économique et la Banque Mondiale, autour d’ambitions communes : lutter contre le changement climatique, préserver la biodiversité, protéger les océans et mobiliser les entreprises. Ce haut sommet réunit les chefs d’Etats français, des Nations-Unies, mais également des acteurs prêts à s’engager dans cette reconquête écologique ; banques, entreprises, investisseurs institutionnels, réseaux de collectivités…

La France a pris l’engagement d’orienter ses flux financiers vers une économie durable, en ancrant les enjeux climatiques au cœur de la finance et en accélérant considérablement la transition vers une économie décarbonée. Ces engagements produisent des effets bénéfiques, pour preuve, les rapports de progrès établis chaque année et publiés sur le site www.oneplanetsummit.fr.

Qui sont les plus grands acteurs français de la finance verte ?

Les premiers acteurs de la finance verte en France sont bien évidemment les émetteurs, c’est-à-dire, l’Etat, les organisations publiques, les ONG, les grosses entreprises ou encore les banques. En effet, les banques françaises contribuent notamment au CDP, une initiative de référence qui promeut et gère le reporting des principaux risques environnementaux. Certaines banques ont également pris d’autres mesures en faveur de la finance verte. Par exemple, elles se sont engagées à aligner leurs portefeuilles de crédit avec les objectifs de l’accord de Paris et à diriger petit à petit leurs flux financiers vers des activités qui sont compatibles avec cet accord. D’autres mesures régulièrement l’intensité carbone, le niveau d’exposition aux activités liées au charbon et la part de leur portefeuille d’actions investies dans des entreprises et projets favorisant la transition énergétiques.

Parmi les acteurs incontournables de la finance verte, se trouve également les gestionnaires d’actifs, qui sont les gros investisseurs publics ou privés (les entreprises, les banques…) qui achètent des titres et décident ou non de réorienter le financement de projets en se désengageant de ceux qui refusent de polluer moins.

On trouve aussi les sourceurs (l’Etat ou les agences de notation) qui régissent et évaluent les expositions et les impacts de labels et obligations.

Les instruments et outils qui favorisent la finance verte ?

Concrètement, vous vous demandez comment se matérialise la finance verte ? La finance verte repose sur un certaines nombre de mécanismes financiers qui permettent d’encourager les investisseurs et les entreprises à se tourner vers des produits durables, ou encore, de pénaliser les industries les plus polluantes . Dans cette optique, de nouveaux outils ou instruments financiers ont vu le jour.

La taxonomie

Le premier de ces outils est la taxonomie. La taxonomie européenne classifie toutes les activités économiques qui ont un faible impact sur l’environnement afin d’orienter les investissements vers des activités écologiques et durables, pour un objectif de neutralité climatique . Le gaz et le nucléaire seront prochainement ajoutés à cette liste.

Mais alors, quels sont les critères pour qu’une activité puisse bénéficier du label « vert » ? Une activité est dite durable si elle répond à au moins un des objectifs ci-dessous énoncés : contrôle de pollution, transition vers une économie circulaire, adaptation et atténuation du changement climatique, protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Les labels verts

Parallèlement à ces instruments financiers, deux labels ont vus le jour dans une approche de transparence des fonds verts. Leurs buts : aider les acteurs de la finance verte à orienter leurs décisions eut égards à leurs convictions. C’est dans cette optique que les fonds labellisés Greenfin ont été créés par le Ministère de la transition écologique et solidaire. Il existe aujourd’hui plusieurs fonds labélisés Greenfin. - Les fonds verts où environnementaux : ils existent depuis les années 2000 mais leur poids est très mince dans le marché financier européen des fonds d’investissements. Les émetteurs de ces fonds offrent la possibilité d’investir dans des entreprises dont l’objet social principal est l’environnement, ou alors, dont une majeure partie du chiffre d’affaires est réalisée grâce à une activité « verte ». Il s’agit donc la plupart du temps d’industries environnementales, notamment dans les énergies renouvelables ou encore d’entreprises dont le cœur de métier est la santé. Il existe également des fonds d’actifs verts non cotés en bourse qui sont investis, par exemple, dans les forêts - Les green bonds: D’autres instruments financiers ont également été mis en place dans le cadre de ces ambitieux projets visant à réduire l’empreinte carbone. C’est le cas des « green bonds » dont la traduction française est « obligations vertes ». Ces obligations vertes sont à l’initiative de la banque mondiale et des banques centrales de développement, véritables acteurs de la finance verte. Ces green bonds ont pour rôle de financer des projets environnementaux pour les entreprises. Il s’agit d’emprunts émis sur le marché par une entreprise ou personne morale, auprès d’investisseurs pour lui permettre de financer des projets qui contribuent à la transition écologique. On peut la différencier d’une obligation classique grâce à une communication des données (reporting) détaillée sur les investissements qui sont réalisés et sur les projets qui sont financés. Le principal objectif des green bonds est le financement de projets dans les énergies renouvelables, les véhicules propres et les engagements bas carbone. Pour exemple, en 2019, la France a émis pour 13 milliards d’euros d’obligations vertes. - Les fonds labelisés ISR : L’investissement socialement responsable vise à concilier une performance économique et un impact social et environnemental moindre, en finançant des entreprises qui contribue au développement durable dans toutes les activités. Il s’agit d’un des premier label d’épargne en Europe.

Investir dans la finance verte

Tout comme bon nombre d’entreprises aujourd’hui, vous souhaitez vous aussi avoir un impact environnemental positif en réalisant un investissement rentable, autrement dit, prendre des engagements pour notre planète en devenant un actionnaire citoyen et en visant des plus-values intéressantes? Particuliers, rassurez-vous, le secteur de la finance verte n’est pas réservé qu’aux entreprises ou organisations les plus aisées et tout le monde peut contribuer à rendre la finance plus verte. La finance verte est même aujourd’hui un investissement très tendance. Ce concept d’actionnaire citoyen prend beaucoup de sens à l’heure ou le réchauffement climatique devient une vraie menace pour le monde. Il est urgent que tout un chacun prenne en considération les enjeux environnementaux qui appellent à une prise de conscience et une réaction immédiate. Par ailleurs, l’investissement participatif est devenu une vraie stratégie pour palier à l’insuffisance des investissements dans les énergies renouvelables.

D’après le dernier baromètre du crowfunding EnR, la finance verte séduit de plus en plus les Français avec 20,5 millions d’euros collectés, dont 45% concerne l’éolien et 45% le photovoltaïque.

Pour exemple, il est possible d’investir dans des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), dans des sociétés d’investissements à capital variable (SICAV), dans des fonds communs de placement (FCP) et bien sûr dans des obligations vertes au moyen de comptes titres ordinaires, de PEA (plan épargne actions), si le fond ISR y est éligible, de contrats d’assurance-vie, d’épargne salariale ou de retraite collective ou encore de PER (plan épargne retraite).

Il est également possible de rejoindre une néo banque verte. Ces banques ont pour crédo de redessiner les contours de produits bancaires en démontrant que l’épargne et les produits verts peuvent fonctionner tout en appuyant des projets bons pour la planète.

Pour aider ceux qui ont à cœur la lutte contre le réchauffement climatique à investir dans les fonds écologiques et durables, l’application Rift a vu le jour. Son but : informer le public sur la manière dont l’argent déposé est utilisé par les banques. Il suffit de créer un compte, d’indiquer de quel somme on dispose, dans quel établissement il se trouve et sur quel type de produit financier il est investi. Cela permet de cerner efficacement l’impact des finances.

Pour les plus réticents, sachez que la finance verte est un investissement rentable qui comporte un risque très mesuré et plus sécurisé que toute forme d’investissement traditionnelle, notamment grâce aux tarifs réglementés des énergies comme l’électricité.

Même si la réponse à la question, faut-il investir dans la finance verte, est oui, on déplore tout de même un manque de transparence quant à la qualification verte des projets financés. Plusieurs aspects sont pointés du doigts, notamment, une absence de définition des projets verts, une divergence dans les méthodes et stratégies de reporting (rapports d’activité), un manque de consensus sur les expertises menées sur la sélection des projets financés…

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