Sur leurs contrats d’assurance-vie, les Français se positionnent massivement sur le « fonds euros » de leur compagnie d’assurance. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 1700 milliards d’euros de l’assurance-vie en France, 1300 le sont sur des fonds en euros. Pourtant, les épargnants en diversifiant leurs investissements peuvent améliorer la performance tout en contrôlant le niveau de risque.
Est-ce par manque d’information ? Par peur d’un mauvais placement ? Par manque de temps pour chercher un investissement plus adéquat ? En choisissant d’investir la plupart de leur épargne au sein du fonds en euros de leur(s) assurance(s)-vie, les Français veulent réaliser des placements simples et sécurisés. Conserver à long terme son argent sur un fonds en euros est pourtant un positionnement qui, à la longue, peut coûter cher.
Raison n°1 : un rendement réel devenu négatif
Depuis près de 20 ans, les fonds en euros délivrent des rendements qui baissent chaque année. Qu’il était beau le temps des rendements à 5% par an ! C’était au début des années 2000, mais ce temps est révolu. Les fonds en euros offrent désormais un rendement proche de 1,5% par an. Problème : l’inflation est revenue à un niveau de 1,9% par an en 2018. Autrement dit, les fonds en euros ne permettent plus de compenser l’inflation. Leur rendement réel est donc souvent négatif malgré quelques rares exceptions (certains assureurs proposent encore des fonds en euros au rendement supérieur à 2% par an). Il est important de souligner qu’un rendement réel nul ou négatif se traduit à long terme par une baisse de la valeur du capital investi.
Raison n°2 : un placement moins sécurisé qu’il n’y paraît
« Certes, les rendements sont bas, mais cet argent est sécurisé » entend-on régulièrement. En effet, les fonds en euros sont associés à un « effet-cliquet » qui assure aux épargnants que les gains réalisés une année ne seront pas perdus l’année suivante. Or, cette sécurité doit être relativisée. En cas de forte hausse des taux d’intérêt en France et plus largement en Europe, les fonds en euros seraient fortement pénalisés : la valeur de leurs obligations en portefeuille chuterait (sur les marchés financiers, la valeur des titres obligataires recule mécaniquement lorsque les taux d’intérêt progressent). Les investisseurs pourraient alors vouloir retirer brusquement leurs avoirs de ce type de placement, notamment pour le réorienter vers des placements alors mieux rémunérés. Dans une telle situation, la loi Sapin II prévoit un possible blocage des retraits des épargnants sur les fonds en euros : les particuliers ne pourront alors plus disposer de leur argent jusqu’à ce que le blocage soit levé. Rares sont les investisseurs conscients de ce risque.
Raison n°3 : d’autres placements plus rémunérateurs à long terme
Pour les investisseurs qui ont du temps devant eux, il est nettement plus intéressant d’aller vers des investissements plus rémunérateurs que le fonds en euros, tout en restant dans le cadre de l’assurance-vie qui est avantageuse à plus d’un titre sur le plan fiscal. Rappelons ainsi que les marchés actions, accessibles en assurance-vie par l’achat d’OPCVM et/ou d’ETF parfaitement diversifiés, offrent un potentiel de rendement d’environ 3 à 5% par an à long terme en alternant des années de hausse et des années de baisse. Sur un horizon de 10 ans, les perspectives de rendement sur les marchés actions sont donc comprises entre 35% et 60%, contre 10 à 15% pour la moyenne des fonds en euros dont la rémunération pourrait afficher un retard cumulé de plusieurs années dans l’amélioration de leur performance annuelle par rapport au mouvement de reprise des taux anticipé en Europe à partir de Juillet 2020.