Une tendance notable émerge depuis plusieurs années parmi les jeunes générations. Ils préfèrent travailler pour des entreprises qui intègrent la responsabilité sociale et environnementale (RSE) au cœur de leur culture. Cette tendance reflète un changement de paradigme dans la manière dont les membres de cette nouvelle génération envisagent leur carrière et leur impact sur le monde.
En 2021, 27 % des jeunes diplômés et des professionnels entrant sur le marché du travail considèrent la RSE comme un critère essentiel pour choisir leur employeur. Au-delà du salaire et des avantages traditionnels, ils cherchent des entreprises qui démontrent un engagement authentique envers la société et l'environnement. On se souvient notamment de l'appel retentissant de ces étudiants d’AgroParisTech, école des ingénieurs agronomes, lors d’un discours prononcé à la cérémonie de remise des diplômes en 2022 qui dénonçaient les “métiers destructeurs” auxquels ils étaient prédestinés et revendiquaient des formes de désertion.
Ces préoccupations ont conduit de nombreux jeunes diplômés à questionner les externalités négatives de leurs métiers sur les ressources naturelles, la dégradation de l’environnement ou la société.
Pour attirer les meilleurs talents au sein des générations montantes, les entreprises doivent renforcer leur image et surtout traduire des promesses en actes en tant qu'employeurs responsables. En effet, les initiatives RSE ne manquent pas mais supposent différents degrés d’engagements : les jeunes actifs savent de mieux en mieux distinguer les professions de foi, des structures véritablement à impact qui mettent en application certaines valeurs dans leurs stratégies de développement et leurs pratiques managériales. Les vœux pieux et les baby-foot ne suffisent donc plus.
En même temps, une récente analyse du Monde tend à nuancer ce constat. De plus en plus de jeunes diplômés estiment que travailler dans un cadre type start-up comportent plus d’inconvénients que d’avantages : salaires moins élevés, budgets limités, survie incertaine. En outre, les incertitudes sur la pérennité de l'entreprise en phase de démarrage sont susceptibles de provoquer un environnement de travail stressant et une forte charge de travail. Les employés sont souvent appelés à porter plusieurs casquettes et à travailler de longues heures pour faire avancer l'entreprise.
Par Anne Chirol. Article Le Monde : Ces étudiants d’école de commerce qui fuient les « early start-up » : « On ne veut plus être pris pour des pigeons ». Publié le 12 octobre 2023.