Pour limiter les risques tout en obtenant un maximum de rendement d'épargne, il est indispensable de diversifier ses investissements. Or, en la matière, vous n'aurez que l'embarras du choix ! Les produits financiers sont très nombreux et variés. Parmi eux : les fonds d'investissement. Alors, de quoi s'agit-il exactement ? Comment fonctionnent-ils et pourquoi sont-ils si avantageux ? Explications.
Qu’est-ce qu’un fonds d’investissement ?
Un fonds d'investissement, ou fonds communs de placement, est une société qui recueille des capitaux auprès d'investisseurs, dans le but d'effectuer des placements collectifs. Ces derniers peuvent viser un objectif à court, à moyen ou à long terme. Le risque pris et le rendement attendu peuvent être plus ou moins élevés. Les fonds d'investissement, quant à eux, peuvent être des sociétés publiques ou privées.
Globalement, il existe trois catégories de fonds d'investissement :
- Le capital risque : il sert à financer des entreprises naissantes en recherche de financement. Par cet intermédiaire, les investisseurs contribuent au déploiement d'un projet prometteur, tout en espérant un bon retour sur investissement en cas de succès. Il s'agit d'un processus de financement très utilisé par les start-ups ;
- Le capital-développement : dans ce cas, l'entreprise est déjà existante, mais présente un nouveau projet viable. Par exemple, il peut s'agir d'une diversification de produit ou d'une exportation à l'international ;
- Le capital LBO, ou Leverage Buy-Out : cet anglicisme se traduit par « rachat avec effet de levier ». Il s'agit de racheter une entreprise présentant d'importantes dettes, dans le but de relancer son activité et de remettre sa gestion économique à flot. Dans ce cas, le fonds d'investissement devient le nouvel actionnaire majoritaire de l'entreprise.
Si les fonds d'investissement peuvent être particulièrement lucratifs pour les investisseurs, ils présentent aussi un réel intérêt pour les entreprises, tant pour leur lancement que pour leur développement. Il s'agit d'une alternative à l'emprunt traditionnel et d'une solution souvent envisagée lors d'une importante levée de fonds. Bien entendu, pour y avoir accès, les entreprises doivent se montrer convaincantes, en démontrant la faisabilité de leur projet. Pour cela, la présentation d'un solide business plan est indispensable. Celui-ci tient compte de la conjoncture, de la concurrence, des projections financières, etc. En contrepartie de leur implication financière, les fonds d'investissement en détiennent une partie du capital.
Quel est le fonctionnement d'un fonds d'investissement ?
Les fonds d'investissement ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier. Chacun d’eux détient un large portefeuille de produits financiers, à l'instar d'actions d'entreprises ou d'obligations. Lorsqu'un investisseur choisit d'injecter ses liquidités dans un fonds d'investissement, il s'engage donc systématiquement dans plusieurs projets à la fois. Cela lui permet aussi de réduire le risque pris. Comme sur le marché boursier, plus la diversification est importante et plus la volatilité s'estompe. Ainsi, lorsque l'un des investissements se révèle décevant, cela a beaucoup moins d'impact que si toutes les liquidités étaient injectées au sein d'une seule et même entreprise. Bien entendu, en contrepartie, cela pondère aussi les résultats exceptionnellement hauts à la baisse.
Les fonds d'investissement emploient de nombreux gestionnaires. Ce sont eux qui sont responsables de la composition du fonds. Ils choisissent quels sont les projets à suivre et dans quelle mesure. L'investisseur, quant à lui, n'a aucune influence sur cette décision. Il confie son argent aux gestionnaires et doit donc avoir totalement confiance en leur expertise. En revanche, nul ne peut jamais entrevoir l'avenir et les résultats passés ne présagent en rien des rendements futurs.
Conformément à la législation européenne, l'investisseur doit tout de même avoir accès à la composition détaillée du fonds dans lequel il investit. Il doit également avoir une visibilité sur les performances historiques du fonds d'investissement et sur les différents pourcentages de distribution.
Quels coûts pour investir dans ces fonds ?
Bien entendu, la gestion du fonds d'investissement par un gestionnaire n'est pas gratuite. Celle-ci entraîne des coûts, directement inclus dans le prix de souscription d'une part du fonds d'investissement. En moyenne, cette commission est comprise entre 0,5 % et 2 % par an. Pour obtenir le rendement net de votre placement, n'oubliez pas de tenir compte de cet élément et de bien vérifier son montant avant d'investir. De même, sachez que des frais de courtage peuvent aussi s'ajouter.
Qui peut investir dans un fonds d'investissement ?
Les investisseurs peuvent être des personnes physiques en tant que particulier, mais également des investisseurs professionnels. Parce qu'on ne s'improvise pas business angel du jour au lendemain, les investisseurs ont généralement recours à ce type de fonds pour profiter de l'expertise des gestionnaires. Ces derniers sont spécialisés dans ce domaine et leur font profiter de leurs conseils et des meilleures orientations de placements possibles. De plus, par l'intermédiaire des fonds d'investissement, il n'est pas nécessaire d'avoir des dizaines de milliers d'euros à injecter pour profiter de rendements intéressants.
Certains fonds d'investissement sont créés par des compagnies d'assurances, des banques, des sociétés financières habilitées, des entreprises spécialisées en gestion de portefeuille… Dans tous les cas, les fonds d'investissement doivent avoir obtenu un agrément de la part de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). Aujourd'hui, certains d’entre eux sont ouverts aux particuliers et certains épargnants y ont même parfois recours sans le savoir. C'est par exemple le cas lorsque l'on détient une assurance-vie multisupport ! Lorsque cette dernière est investie dans des FCPE, sachez qu'il s'agit, dans la majorité des cas, de fonds d'investissement.
Quels sont les différents types de fonds d'investissement ?
Les fonds d'investissement sont loin d'être des systèmes figés. Ces derniers peuvent regrouper différents types d'instruments financiers :
- Les fonds d'actions sont sans doute les plus risqués. Comme leur nom l'indique, ils investissent dans des actions et sont donc soumis à une importante volatilité. En revanche, ils sont aussi potentiellement les plus rentables ;
- Les fonds d'obligations sont spécialisés dans les obligations d'État ou d'entreprises. Ils permettent d'obtenir des rendements importants tout en prenant un risque plus limité ;
- Les fonds d'épargne offrent un très faible risque de perte en capital. En revanche, leur rendement est moindre et l'argent est bloqué durant au moins 10 ans ;
- Les fonds immobiliers servent à injecter des liquidités dans des sociétés immobilières ou foncières. Ils profitent d'importantes mesures de défiscalisation ;
- Les fonds monétaires sont des placements à court terme, peu risqués. Ils servent à financer des créances d'État ou d'entreprise, des certificats de trésorerie ou des bons du Trésor ;
- Les fonds mixtes, quant à eux, associent plusieurs catégories des fonds précédemment cités. Ils proposent un risque modéré tout en étant assez rémunérateurs.
Les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeur Mobilière) sont également des fonds d'investissement. Ces derniers se déclinent eux-mêmes dans différentes sous-catégories :
- Les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable) : ces sociétés d'investissement émettent des actions au fur et à mesure des demandes de souscription. Lorsque l'investisseur décide d'y placer son argent, il devient actionnaire de la SICAV ;
- Les FCP (Fonds Commun de Placement) : ils s'adressent aux petits épargnants. Par leur intermédiaire, ces derniers ne deviennent pas actionnaires, mais copropriétaires des titres détenus ;
- Les FCPE (Fonds Commun de Placement d’Entreprise) : le système est exactement le même que pour les FCP, si ce n’est qu’il ne concerne que l'épargne salariale détenue par les salariés de l’entreprise ;
- Les Hedge Funds (ou Fonds d'Investissement Alternatif) : ces derniers s'adressent souvent aux investisseurs disposant d'un important capital. Ils sont des placements flexibles car moins réglementés ;
- Les ETF (ou Fonds Indiciels Cotés) : il s'agit de placements indirects dans plusieurs actions ;
- Les SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) : ce sont des achats en commun de biens immobiliers.
Les fonds d'investissement Private Equity, quant à eux, n'investissent que dans des entreprises non cotées, telles que des PME ou des start-ups. Généralement, ils se destinent à des investisseurs expérimentés, visant de hauts rendements mais n'ayant pas peur de subir un important risque de perte en capital.
Quels sont les avantages et inconvénients des fonds d’investissement ?
Les avantages
L’investissement dans de tels fonds procure de multiples avantages aux investisseurs :
- La diversification de leur portefeuille : parce que les fonds d'investissement détiennent des parts dans de nombreux projets différents, cela permet aux investisseurs de profiter d'une excellente diversification, de façon à obtenir un ratio optimal entre rendement et risque. L'évolution soudaine des marchés a donc moins d'impact ;
- L’effet de levier : les fonds d'investissement permettent à plusieurs investisseurs de placer leur argent en commun. Grâce à ce mode de fonctionnement, ils ont donc accès à une gamme de produits financiers qui ne leur seraient pas ouverts s'ils décidaient de faire cavalier seul. En d'autres termes, si les fonds d'investissement ne devaient avoir qu'un seul dicton, il s'agirait probablement de « l'union fait la force » !
- Des projets concrets : en choisissant de placer son argent dans des fonds d'investissement, un investisseur œuvre financièrement pour soutenir les entreprises à fort potentiel. Il joue donc un rôle dans l'économie ;
- L'expertise d'un gestionnaire qualifié : le fait d'injecter de l'argent dans des fonds d'investissement permet de profiter de l'œil averti d'un expert des marchés financiers et boursiers. Cela permet d'espérer de meilleurs rendements, via des placements parfaitement optimisés ;
- La défiscalisation : certains fonds d'investissement, tels que des placements en SCPI ou OPCI, permettent de profiter de certains dispositifs de défiscalisation.
Les inconvénients
Bien entendu, comme tout produit financier, les fonds d'investissement subissent aussi quelques inconvénients :
- Le risque : tout d'abord, n'oubliez jamais que nul ne peut présager de l'avenir sur les marchés financiers. Ainsi, même le gestionnaire le plus aguerri reste toujours susceptible de subir des investissements négatifs. Il y a donc bel et bien un risque de perte en capital ;
- Le coût : le fait d'investir dans un fonds d'investissement, par l'intermédiaire d'un gestionnaire, entraîne le paiement d'une commission. Or, celle-ci vient forcément impacter le rendement obtenu. Notez également que la tarification pour l'accès à un fonds d'investissement est généralement bien plus élevée que pour les ETF (ou trackers). En effet, les fonds d'investissement requièrent une gestion active, tandis que les ETF reposent sur une réplication passive du marché. Toutefois, l'expertise et la tarification du gestionnaire ne garantissent en rien un meilleur rendement ;
- Le manque de réactivité : dans la majorité des cas, les transactions ne sont réalisables qu'une fois par jour maximum. De même, le prix de souscription des parts n'est actualisé que quotidiennement.
Les risques
Pour finir, rappelons que le fait de placer son argent dans un fonds d'investissement peut se révéler très rentable. En revanche, n'oubliez jamais que cela n'est pas sans risque ! Il s'agit d'un investissement financier directement lié à l'évolution des marchés boursiers et à la croissance de l'économie dans son ensemble. Pour minimiser le risque, il est indispensable de choisir un fonds d'investissement diversifié. Plus le risque pris est associé à un projet particulier et plus vous risquez de perdre votre apport initial en cas de résultats décevants. Qui plus est, la diversification n'équivaut jamais à un risque zéro ! En termes de fonds d'investissement, celui-ci n'existe pas.
Lors de sa souscription au fonds d'investissement, l'investisseur se voit systématiquement remettre un prospectus, ainsi qu’un document KID/KIID. Ces derniers contiennent des informations sur le degré de risque associé au fond. Cet élément est déterminé par une note comprise entre 1 et 7. Le 1 équivaut au plus faible niveau de risque. Le 7 est le plus élevé.