Bear Market
Un Bear Market désigne une période prolongée de baisse des prix sur les marchés financiers. Sous un effet boule de neige caractéristique, cette situation crée un environnement de pessimisme parmi les investisseurs. Ce phénomène, habituellement rattaché aux marchés boursiers, peut se produire sur différentes places financières et toucher divers instruments financiers : outre les actions, les cryptomonnaies et les matières premières peuvent se trouver dans l’œil du cyclone.
Définition du Bear Market
Un Bear Market, ou marché baissier, est une période durant laquelle les prix des actifs financiers diminuent de manière significative et prolongée. Ce qualificatif est utilisé lors d’une baisse d'au moins 20 % des cours sur une période étendue, par rapport à des sommets récents. Ces périodes peuvent durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Elles conduisent les investisseurs à adopter une attitude pessimiste et, par conséquent, à anticiper des pertes continues. Un tel comportement risque habituellement d’entraîner une vente massive d'actifs et aggraver la chute des prix. Ce cycle de pessimisme et de vente est typique de la définition d’un Bear Market qui contribue à un climat de défiance généralisée sur les marchés concernés.
Les tendances des marchés boursiers
Bien que la tendance des grands marchés boursiers évolue sur une courbe ascendante à long terme, elle n’en demeure pas moins ponctuée de périodes alternées de hausse et de baisse. De manière générale, celles-ci sont sous l'influence d'une multitude de facteurs économiques, politiques et psychologiques. En période de marché durablement haussier, ou Bull Market, les prix des actifs augmentent. Ils sont alimentés par la confiance des investisseurs, une croissance économique robuste et des profits d'entreprise en hausse. En revanche, un Bear Market se manifeste par une diminution des prix, marquée par une perte de confiance des investisseurs et des perspectives économiques incertaines.
Les causes d'un Bear Market
Un Bear Market peut être déclenché par divers facteurs économiques et géopolitiques, parmi lesquels :
Une récession économique
Lorsque l'économie entre en récession, les entreprises voient leurs profits diminuer, ce qui peut baisser les cours de leurs titres cotés. Mais il convient de garder à l’esprit que la réalité peut différer de la théorie par moments. Certes, l’annonce de mauvais résultats financiers peut déclencher des prises de bénéfice sur telle ou telle valeur, mais la majorité des investisseurs ont généralement anticipé ces informations. Les cours à l’instant T reflètent habituellement les anticipations financières à l’horizon d’un semestre. Pour qualifier une période économique de récession, la diminution des résultats doit être généralisée jusqu’à impacter négativement le produit intérieur brut (PIB) de la nation. Si la richesse du pays accuse un recul durant deux trimestres consécutifs, le terme de récession économique est alors justifié.
Les politiques des banques centrales
Pour lutter contre l'inflation, les banques centrales peuvent décider de relever les taux d’intérêt sur leur monnaie. C’est par exemple ce qu’à fait la Banque centrale européenne (BCE) le 27 juillet 2022, marquant le début d’une hausse des taux directeurs. Ceux-ci sont passés de 0 à 4,5 % en l’espace de 15 mois. L’épargne étant mieux rémunérée, les investisseurs se détournent traditionnellement des placements en valeurs mobilières. Cela étant dit, la concordance entre hausse des taux et diminution des actions n’est pas automatique, comme le démontre l’évolution de l’indice boursier parisien sur la même période : suite à la nouvelle politique monétaire enclenchée fin juillet 2022 par la BCE, le cours du CAC 40 a accusé une baisse de 10 % passant de 6 454 à 5 766 sur un trimestre, insuffisante pour être qualifiée de Bear Market. D’autant que malgré la hausse continue des taux par paliers mois après mois, l’indice a repris du poil de la bête pour atteindre 6 791 sur la même période d’observation ; autrement dit une progression supérieure à 5 %. La FED, banque fédérale américaine, a procédé de la même manière, initiant même le processus mondial.
Les événements géopolitiques
Les tensions internationales et les conflits peuvent perturber les marchés financiers et inciter les investisseurs à vendre leurs actifs les plus exposés aux risques. Face à de telles situations incertaines et qui souvent perdurent, les épargnants préfèrent allouer leur capital vers des valeurs refuges, l’or en tête. Là encore, la tendance peut s’avérer ponctuelle, à l’image de l’évolution du CAC 40 après le déclenchement de la guerre d’Ukraine le 24 février 2022. Si l’indice parisien a inversé sa tendance haussière à cette date, il s’est contenté de frôler la barre fatidique des 20 %, signe d’un Bear Market, pour rebondir et battre ses records en 2023 et 2024.
Les crises financières
L’Histoire témoigne que les marchés financiers fortement baissiers sont surtout la conséquence de crises bancaires et financières. Celles-ci peuvent déclencher une panique sur les marchés et entraîner une vente massive d'actifs. Prenons trois exemples récents qui ont conduit à une dépression mondiale pour l’illustrer :
- L’éclatement de la bulle internet qui voit l’indice français perdre 65 % de sa valeur entre septembre 2000 et mars 2003.
- La crise des subprimes qui conduit à un affaiblissement de 55 % du CAC 40 entre juin 2007 et mars 2009.
- La pandémie de la covid-19 en 2020 avec un décrochage boursier de l’ordre de 39 % en un mois, du 19 février au 18 mars.
Les différentes phases du Bear Market
Un marché tendanciellement baissier se déroule généralement en plusieurs phases distinctes :
Phase de distribution
D'abord, les investisseurs commencent à vendre leurs actifs en réponse à des signes précurseurs de détérioration économique.
Phase de panique
La vente s'accélère, les prix chutent, la volatilité des cours s'amplifie et la peur s’empare des marchés.
Phase de stabilisation
Après une chute significative, les prix commencent à se stabiliser alors que les investisseurs cherchent à identifier des opportunités d'achat pour regarnir leur portefeuille.
Phase de reprise
Les prix des actifs commencent à augmenter à nouveau, marquant la fin du trend baissier et le début d'un nouveau cycle de croissance.
Bear Market vs Bull Market
Bear Market vs Bull Market : ces deux termes utilisés en bourse trouvent leur origine dans les comportements des ours et des taureaux. Un Bear Market est ainsi nommé parce que l'ours attaque en balayant vers le bas, symbolisant la baisse des prix des actifs. À l'inverse, un Bull Market tire son nom du taureau qui attaque en poussant vers le haut, représentant la hausse des cours. Comparer ces deux tendances profondes aide à comprendre les cycles économiques. En période haussière, les investisseurs sont plus enclins à prendre des risques, dans l’espoir de réaliser des gains futurs. En revanche, une tendance baissière pousse souvent les investisseurs à chercher des valeurs refuges ou à désinvestir.
Bear Market et cryptomonnaies
Les tendances baissières fortes et durables ne se limitent pas aux marchés d’actions traditionnelles, mais elles touchent aussi les cryptomonnaies. Par exemple, un Bear Market crypto peut se caractériser par des baisses importantes des prix des actifs numériques comme le Bitcoin et l'Ethereum. Sur ce type de marché très volatil plutôt destiné aux joueurs, les investisseurs doivent être particulièrement prudents et se tenir prêts à des fluctuations importantes de valeur. Il suffit de jeter un œil sur les nombreuses phases de Bear Market sur le Bitcoin pour s’en convaincre.
Bear Market en 2024 : anticipations et prévisions
Va-t-on assister à un Bear Market en 2024 ? La question peut être légitimement posée au vu des données actuelles : une inflation persistante, les politiques monétaires restrictives des banques centrales, les tensions géopolitiques et des indices historiquement hauts à l’image de <a href="contenu à rédiger et publier">l’indice S&P 500</a> qui bat record sur record. Face à un tel constat, les experts recommandent de rester vigilant et d'adapter les portefeuilles d'investissement pour préserver son capital. Investir en ETF (trackers) constitue une solution de diversification bénéfique pour les personnes prudentes dans de telles conditions.
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Diversifier un portefeuille d'investissement est une stratégie essentielle pour se protéger contre les risques de décrochage des marchés financiers. La règle est de répartir les investissements sur différents secteurs et classes d'actifs afin de réduire l'impact négatif d'une baisse dans un secteur particulier. Les trackers qui permettent d'investir dans un large éventail d'actifs, sont un outil utile pour atteindre cette diversification.
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