L'assurance-vie reste une solution toujours pertinente. Néanmoins, il est vivement conseillé d'investir une partie sur des fonds en euros, parfaitement sécurisés, et de dédier une autre partie à des unités de compte, potentiellement plus rentables, mais aussi plus risquées. En la matière, il existe de nombreux types d'unités de compte. Les ETF en font partie. Ils sont également appelés « trackers » ou « fonds indiciels cotés ».
Qu'est-ce qu'un ETF ?
Un ETF est un fonds indiciel. Autrement dit, il suit l'évolution d'un indice boursier en particulier, le plus fidèlement possible, tant à la hausse qu'à la baisse. Pour rappel, un indice boursier correspond à la moyenne des cours de bourse d'un panier de plusieurs actions. Ainsi, un ETF basé sur le CAC 40 suivra l'évolution moyenne du marché des 40 valeurs le composant. Le nombre de titres, quant à lui, peut être très variable : le S&P 500, par exemple, comporte 500 actions, contre 1600 pour le MSCI World !
La stratégie d'un ETF en assurance-vie est de reproduire l'évolution d'un indice sous-jacent le plus fidèlement possible. Il peut aussi s'agir de reproduire la progression de plusieurs types de placements :
Des indices boursiers classiques ;
Des indices thématiques (uniquement des petites entreprises, seulement des sociétés issues du secteur automobile, rien que des banques…) ;
Des matières premières (cours de l’or, évolution du baril de pétrole…).
Les ETF en assurance-vie peuvent correspondre à plusieurs profils d'investisseurs. En effet, il s'agit de placements très diversifiés, pouvant fonctionner de plusieurs façons différentes :
Les ETF sur indices de marché répliquent exactement la performance des indices suivis, qu'il s'agisse d'un marché d'actions comme le CAC 40 ou d’indices plus sectoriels ;
Les ETF sur indices de stratégie intègrent à cela des stratégies d'investissement plus complexes. Compte tenu de leur sophistication, ils s'adressent à des investisseurs disposant de bonnes connaissances financières ;
Les ETF avec de possibles effets de levier sont susceptibles de multiplier, à la hausse ou à la baisse, les tendances de l'indice suivi. Ils peuvent donc offrir d'importants gains, mais peuvent aussi subir de lourdes pertes. Autrement dit, ils s'adressent à des investisseurs n'ayant pas peur du risque !
Vous l'aurez compris, investir dans des ETF revient à effectuer une seule transaction pour suivre, en réalité, l'évolution de tout un panier d'actifs financiers. Il s'agit d'une excellente méthode de diversification malgré une stratégie de gestion dite passive.
Notez également que les ETF sont utilisés depuis très longtemps par les investisseurs. Bien que leur présence dans les contrats d'assurance-vie soit plus récente, ils existent depuis plus de 25 ans et sont donc des supports qui ont déjà largement fait leurs preuves.
Quels sont les avantages des ETF ?
La diversification
Les ETF sont un excellent moyen de diversifier ses placements et d'accéder à une large variété de titres français ou étrangers. Le rendement obtenu n'est absolument pas un cas isolé. Il est représentatif d'un marché ou d'un secteur dans son ensemble.
Les faibles frais de gestion
Les ETF affichent aussi un avantage financier non négligeable : leurs frais sont beaucoup moins élevés que lorsque l'on décide d'investir dans des actions traditionnelles. Globalement, les frais de gestion annuels d'un ETF avoisinent les 0,3 % (contre 1,5 % en moyenne pour un gérant actif sur le marché des actions). Bien entendu, cette différence s'explique : la stratégie de gestion d'un ETF est beaucoup plus simple. Celle-ci consiste à répliquer un indice, sans véritable analyse préalable. Elle peut donc être mise en œuvre à moindre coût.
Ces frais bas contribuent aussi à offrir une meilleure performance de placement aux investisseurs. En effet, cumulées sur des dizaines d'années, ces économies peuvent se révéler importantes.
La sécurité
Les ETF en assurance-vie répondent systématiquement à des règles de sécurité très strictes, correspondant à celles des placements collectifs (garantie des titres, diversification des fonds…) De plus, la présence d’un dépositaire séparé du gérant permet de mieux protéger les actifs de l'investisseur en cas de faillite de la société de gestion.
Quels sont les principaux risques des ETF en assurance-vie ?
Bien entendu, comme tout investissement dans des unités de compte, les ETF ne sont pas sans risque. Il ne s'agit pas de produits garantis.
Rappelons-le : les performances passées ne présagent en rien de l'avenir. Puisque leur valeur dépend des marchés financiers, les ETF sont susceptibles d'induire des risques de pertes en capital. Plus concrètement : lorsque l'on décide de suivre un indice, cela fonctionne dans les deux sens, tant à la hausse qu'à la baisse !
De plus, si l'indice sous-jacent intègre des valeurs étrangères, hors zone euro, cela implique aussi un risque de change. Prenons un exemple : imaginons que vous choisissiez d'investir sur un indice américain peu performant. La hausse du dollar américain par rapport à l'euro pourrait vous permettre d'obtenir tout de même des rendements positifs. A contrario, une dévaluation du dollar par rapport à l'euro pourrait démultiplier les pertes subies !
Comment choisir le bon ETF en assurance-vie ?
Choisir son indice boursier
Bien entendu, pour obtenir un bon rendement, la première étape consiste à choisir le bon indice boursier sous-jacent. Or, en la matière, le choix est particulièrement vaste ! Il existe de nombreux indices issus des différents secteurs et de plusieurs zones géographiques. Parmi eux, voici quelques incontournables :
- Le MSCI World : il s'agit incontestablement de l'indice le plus généraliste. En effet, il intègre les 1600 plus grandes entreprises de la planète, réparties dans 23 pays. Plus concrètement, le MSCI World se compose d'environ 60 % de sociétés américaines, contre 8 % d'entreprises japonaises, environ 5 % de structures issues du Royaume-Uni, 4 % venues de France et de Suisse et 15 % d'horizons divers.
- Le S&P 500 : il se compose des 500 plus grandes entreprises américaines. Il est donc l'indice le plus représentatif du marché outre-Atlantique. Vous y retrouverez notamment les célèbres GAFA, c'est-à-dire Google, Apple, Facebook et Amazon.
- Le CAC 40 : patriotisme oblige, nous étions obligés de le citer ! Le CAC 40 regroupe les 40 plus grandes capitalisations françaises. Au sein de cet indice national, le luxe occupe une large place. Il est notamment porté par LVMH, Hermès, L’Oréal et Kering. Les entreprises financières y sont également très présentes (BNP, Société Générale et Crédit Agricole).
- Le Dow Jones : il a été créé en 1884 et est le plus vieil indice au monde ! Bien qu'historiquement intéressant, il ne comporte que 30 entreprises américaines et n'est donc pas le placement le plus judicieux pour un ETF en assurance-vie.
- Le NASDAQ : cet immense indice financier rassemble plus de 4000 sociétés américaines, dont de nombreuses valeurs informatiques et technologiques, ce qui en fait l'un des marchés les plus volatils de la planète.
- Le RUSSEL 2000 : il s'agit de 2000 sociétés américaines à petites capitalisations. En revanche, ce sont aussi des entreprises pesant très lourd dans l'économie mondiale. En effet, ces 2000 structures pèsent pour en moyenne 2 milliards de dollars ! Notez toutefois qu'il s'agit, là encore, d'un indice plus volatile que lorsque l'on mise sur de grandes capitalisations.
- Le Nikkei 225 : il est l'indice de référence au Japon, pays doté d'une extrême croissance. Rappelons-le : les actifs japonais représentent environ 8 % du MSCI World. À ce titre, le Nikkei 225 est composé de 225 sociétés et a beaucoup plus de poids que notre CAC 40 français !
- Le Topix : il est une alternative au Nikkei 225. Il s'agit du second indice boursier de la bourse de Tokyo, incluant 1250 titres cotés.
- Le STOXX Europe 600 : il concentre les 600 plus grandes capitalisations européennes. Bien qu'il intègre des actifs de 18 pays différents, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France pèsent pour plus de 50 % de sa globalité.
- Le MSCI Emerging markets : comme l'indique son nom, il est un indice qui suit l'évolution des pays émergeant, considérés comme les principaux acteurs financiers de demain. Parmi eux : la Chine, Taiwan, la Russie, l'Afrique du Sud, la Corée du Sud, l'Inde ou le Brésil.
Être attentif à la politique de distribution des dividendes
Il existe des ETF capitalisant ou distribuant. Ces deux types de trackers ne fonctionnent pas de la même façon :
- Les ETF capitalisant réinvestissent automatiquement les dividendes dans le tracker, ce qui permet de démultiplier les gains à long terme ;
- Les ETF distribuant, quant à eux, versent directement les dividendes à intervalles réguliers sur le compte espèces de l'investisseur. Il s'agit d'une bonne option si vous souhaitez obtenir une rente ou réinvestir une partie de cet argent gagné dans d'autres types de placements.
Sachez également que l'évolution des indices présentée dans les médias ne tient pas compte des dividendes. Or, cet élément peut avoir un impact considérable. Par exemple, si le CAC 40 progresse de 6000 points à 6600 points en un an, on parlera d'un gain de 10 %. En réalité, les dividendes peuvent largement accroître ce rendement, en pouvant aisément le faire grimper à 12 ou 13 %.
Penser au risque de change
Comme vu précédemment, le risque de change est un élément majeur à prendre en compte lorsque l'on décide d'investir sur un marché étranger. Dans ce contexte, sachez qu'il existe des trackers hedgés, permettant de se couvrir contre le risque de change. Les frais de gestion sont néanmoins un peu plus élevés. Globalement, il s'agit d'une option intéressante à court terme. Sur une plus longue échéance, les cours des devises ont tendance à s'équilibrer, ce qui justifie moins ce choix.
Choisir un ETF avec une bonne réplication
Le principe même d'un ETF en assurance-vie est de répliquer exactement un indice de référence. Cependant, dans la réalité, cela peut se révéler un peu plus complexe. Dans la pratique, il peut exister une légère différence (à la hausse comme à la baisse) entre le gain réellement obtenu et l'indice sous-jacent.
Ce phénomène peut s'expliquer par plusieurs motifs :
- Lorsque l’ETF est capitalisé, il ne peut techniquement pas réellement réinvestir les dividendes perçus par l'intermédiaire de toutes les actions de l'indice sous-jacent. Dans ce cas, la société de gestion fait des choix, de façon à s'approcher au plus près du rendement réel ;
- Certaines fois, la société de gestion possède des actions détenues par le fonds indiciel. Cela peut permettre de profiter de revenus complémentaires ;
- Lorsque l’ETF est investi à l'international, il peut subir des retenues d'impôts locaux avant distribution des gains.
Avant de vous orienter vers un ETF en particulier, pensez bien à vous renseigner sur son "tracking difference". Il s'agit de l'écart moyen annuel entre l'indice sous-jacent suivi et les performances réelles de l’ETF.
Vérifier la fiabilité de l'émetteur et son volume d'encours
Enfin, comme pour tout autre investissement, nous vous recommandons vivement d'investir auprès d'un émetteur solide et d'une société financière reconnue. Par exemple, en France, Lyxor (filiale de la Société Générale), Amundi (groupe Crédit Agricole), BNP Paribas, Ossiam (filiale de Natixis) sont considérés comme des valeurs sûres.
Intéressez-vous également à leur volume d'encours. Il s'agit d'un gage de stabilité ! Par le passé, certains trackers à faible encours ont déjà été clôturés faute de rentabilité. Dans ce cas, toutes les actions investies sont revendues et converties en cash. Selon le moment où l'opération est réalisée, cela peut être plus ou moins intéressant. L’ETF peut être en plus-value ou en moins-value. Il s'agit d'un risque important susceptible d'engendrer un réel inconfort financier. Pour plus de sérénité, privilégiez donc des trackers à fort volume.