La guerre en Ukraine, l'inflation généralisée, l'économie post Covid… Tous ces éléments ont grandement fait évoluer les marchés financiers au cours des dernières années. Alors, que faire avec 10 000 € et où investir cet argent efficacement pour le faire fructifier ? Immobilier, livrets bancaires, assurance-vie, plan d’épargne en actions, PER… Les solutions accessibles sont multiples et chacune d'elle répond à des objectifs bien précis. Voici quelques conseils pour diversifier vos placements, viser de meilleurs rendements et optimiser votre fiscalité.
Quels sont les bons réflexes pour bien investir vos 10 000 € ?
Établir votre profil et définir vos attentes
En réalité, il est très complexe de répondre de façon catégorique à la question : quel est le meilleur investissement à faire avec 10 000 € ? En effet, la solution idéale ne sera pas la même selon votre profil d'investisseur et vos projets futurs. En d'autres termes, le meilleur placement pour vous ne sera pas forcément le même pour une autre personne. Pour savoir quoi faire avec vos 10 000 €, vous devez donc d'abord définir votre profil d'investisseur :
- Pourquoi souhaitez-vous placer votre argent ? Souhaitez-vous financer les études de vos enfants, faire fructifier votre capital, préparer votre retraite, constituer un patrimoine ?... Selon vos objectifs, vous n’opterez pas pour la même solution financière et le même support de placement.
- Vos 10 000 € peuvent-ils être bloqués pendant plusieurs années ? Votre argent peut-il être totalement immobilisé ou êtes-vous susceptible de l'utiliser à court-moyen terme ? En général, plus le rendement est élevé avec un délai de placement court, et plus le risque est accru.
- À ce sujet, quelle est votre sensibilité au risque ? Êtes-vous prêts à jouer à la roulette russe pour obtenir de hauts rendements, quitte à tout perdre ? Ou avez-vous une réelle aversion au risque ? Dans ce cas, peut-être préférerez vous un gain potentiel moins élevé mais plus de sûreté.
D'autres éléments viendront aussi impacter votre choix. En effet, pour savoir quoi faire avec vous 10 000 €, vous devrez très certainement prendre aussi en compte votre situation personnelle :
- Quel âge avez-vous ?
- Êtes-vous en couple ou célibataire ? Avec ou sans enfants ?
- Disposez-vous déjà d'un patrimoine ?
- Etc.
En toute logique, vous ne réagirez pas de la même façon si vous êtes jeune et que vous avez largement le temps de préparer votre retraite ou si vous n'êtes qu'à quelques années de la fin de votre carrière. De même, vous n'aurez probablement pas la même sensibilité au risque si vous avez ou non des enfants. Enfin, si vous disposez déjà d'un patrimoine, peut-être oserez-vous vous aventurer vers des placements plus exotiques pour faire de la diversification. Si ça n'est pas le cas, il y a fort à parier que vous préférerez les valeurs sûres !
Diversifiez vos placements !
Comme le dit si bien l'adage : il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Pensez donc absolument à diversifier vos placements ! Il s'agit de la règle d'or de tout bon investisseur, quel que soit le montant placé. L'économiste américain Burton Malkiel était d'ailleurs on ne peut plus clair à ce sujet : « Diversifiez votre portefeuille en investissant dans divers titres, diverses classes d’actifs, et divers marchés – et à diverses périodes ».
Mais d'ailleurs, pourquoi est-ce si important ? En réalité, l'objectif est de diluer le risque. Prenons un exemple : imaginons que vous décidiez de placer vos 10 000 € en actions sur une seule entreprise et que cette entreprise fasse faillite. Dans ce cas, vous perdriez absolument tout ! En revanche, si vous aviez injecté 2000 € sur cette même société mais que vous aviez réparti les 8000 € restants sur d'autres placements plus fructueux, votre diversification vous aurait permis de compenser les pertes. Certes, le potentiel de gains est alors souvent plus faible à court terme. En revanche, cette stratégie permet généralement d'en sortit gagnant sur le long terme et sur la prise de risque !
De même, il est vivement conseillé de ne pas placer toutes ses liquidités sur le marché boursier au même moment. En effet, nul ne peut prévoir si ce dernier va avoir une tendance haussière ou baissière. En injectant petit à petit votre argent, vous lisserez aussi le risque pris et les rendements potentiels. Voilà pourquoi il est essentiel de diversifier à la fois vos types de placements, mais aussi vos périodes d'investissement, vos secteurs géographiques ou même les marchés que vous visez.
Autre avantage : la diversification peut parfois permettre de mieux défiscaliser. En effet, cela peut se révéler utile pour effectuer des retraits dans des conditions parfois plus favorables, tout en offrant plus de flexibilité à l'épargnant.
L'épargne à long terme
Vous êtes de nature prévoyante et vous souhaitez vous constituer un capital sur le long terme ? Dans ce cas, l'assurance-vie ou le PER (Plan d’Épargne Retraire) sont des placements à privilégier. Ces deux contrats sont relativement similaires. Ils s'appuient à la fois sur des fonds en euros ou en unités de compte. Ils permettent donc de diversifier les supports de placements. Grande différence néanmoins : le PER est avant tout conçu pour préparer sa retraite.
L'assurance-vie : un placement souple pour faire croître votre capital de 10 000 €
L'assurance-vie permet de percevoir des intérêts plus ou moins élevés selon le support de placements. En fonction de vos choix (fonds euros ou unités de compte), vous n'obtiendrez pas les mêmes gains.
Sur l'assurance-vie, l'argent placé reste disponible. En ce sens, il s'agit d'un support plus flexible que le PER. Néanmoins, les avantages fiscaux n'atteignent leur plein potentiel qu'à partir de huit ans de vie du contrat. De même, l'assurance-vie offre aussi un cadre fiscal très avantageux en cas de succession.
Globalement, l'assurance-vie est un très bon support financier pour épargner de l'argent dans le but de le faire fructifier, et/ou pour le transmettre à un bénéficiaire désigné dans des conditions très préférentielles.
Le PER : préparer votre retraite en profitant d'avantages fiscaux
Le PER permet aussi d'épargner sur le long terme, pour percevoir des rendements et se constituer une rente. En revanche, sur ce support, il est beaucoup plus difficile de débloquer l'épargne. Sauf en cas de force majeure, l'argent placé est immobilisé jusqu'à la retraite.
Si le PER est moins flexible, il offre en revanche une fiscalité plus intéressante. En effet, les sommes investies sont déductibles des impôts. De même, les plus-values de l'épargne du PER sont exonérées de prélèvements sociaux. La rente versée au moment du déblocage est imposable à l'impôt sur le revenu, après un abattement de 10 %.
Investissez vos 10 000 € en bourse via un PEA
Autre option envisageable pour placer vos 10 000 € : vous exposer au marché boursier, en privilégiant l'utilisation d'un PEA. Notez toutefois qu'un investisseur ne peut posséder qu'un seul PEA et que ce support comporte quelques restrictions en matière de titres éligibles. Avec un PEA, vous ne pourrez investir que dans des titres de sociétés de l'Union européenne (ou dans d'autres pays ayant conclu un accord avec la France). Cette restriction a avant tout été mise en place pour lutter contre l'évasion fiscale.
Pour une plus grande diversification, et en vue de cibler aussi le marché américain, sachez néanmoins qu'il est possible d'investir par le biais de fonds spécifiques comme ETF. Enfin, autre petite particularité : le PEA ne permet pas d'investir sur les produits dérivés ni de faire de la vente à découvert.
Les avantages fiscaux du PEA
Mais alors, compte tenu de ces restrictions, pourquoi utiliser ce support pour investir vos 10 000 € ? En réalité, ces quelques inconvénients sont largement contrebalancés par des avantages fiscaux très intéressants… Lorsque le PEA a plus de cinq ans, ses gains sont exonérés d'impôt sur les plus-values. Ils restent en revanche soumis aux prélèvements sociaux.
Plus concrètement, grâce à cet avantage, vos gains ne seront taxés que de 17,2 % (le montant des prélèvements sociaux), contre 30 % de fiscalité pour les gains d'un compte titres standard.
Le PEA : un horizon de placement à moyen-long terme
Compte tenu de son avantage après une période de cinq années, le PEA est un placement intéressant pour des projets à moyen-le long terme. Si vous souhaitez faire fructifier vos 10 000 € pour vous constituer un apport en vue d'un projet immobilier dans deux ans, ça ne sera pas la solution idéale !
De même, le PEA ne ciblera pas le même profil-risque d'investisseurs. Contrairement à l'assurance-vie, il implique forcément de placer son argent en bourse. Or, investir sur les marchés comporte systématiquement des risques de perte en capital. La bourse se caractérise par une forte volatilité, susceptible d'engendrer d'importants gains mais aussi plus de perte.
Comme vu précédemment, pour minimiser le risque, nous vous conseillons vivement de ne pas introduire vos 10 000 € d'un seul coup en bourse et de les dispatcher sur plusieurs titres différents, venus d'horizons très diversifiés.
La pierre : quels sont les différents moyens pour investir 10 000 € dans l'immobilier ?
Si vous vous intéressez un tant soit peu à l'économie, vous n'êtes pas sans savoir que l'immobilier reste l'un des placements préférés des Français et qu'il est considéré, par beaucoup, comme une valeur refuge. En effet, la pierre permet de se constituer un patrimoine palpable, ce qui a tendance à rassurer. Qui plus est, elle peut aussi permettre de profiter d'avantages fiscaux très intéressants, tout en apportant de très bons rendements. Seul bémol : avec 10 000 €, vous ne pourrez pas acheter un logement !
En effet, selon la Fédération Nationale de l'Immobilier, les prix moyens du mètre carré en France s'élèvent à 2574 €. De même, pour acheter, il est aujourd'hui nécessaire d'avoir au moins l'équivalent des frais de notaire et des frais bancaires. Or, là encore, dans la majorité des cas cela équivaut à une somme supérieure à 10 000 €.
Alors, comment faire pour accéder, malgré tout, à l'immobilier ? Il existe deux moyens principaux : les SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) ou les regroupements fonciers. Explications.
Avec 10 000 €, privilégiez la pierre papier : les SCPI
Les SCPI correspondent à ce que l'on appelle la « pierre papier ». Il s'agit d'une alternative à l'immobilier classique. Le principe est très simple : cela consiste à acheter des parts d'immobilier.
Les SCPI sont des sociétés qui détiennent de nombreux biens et qui gèrent ce que l'on appelle des parcs immobiliers. Ces dernières font financer leurs biens par des particuliers. Autrement dit, en choisissant d'investir dans des SCPI, vous ne disposerez pas d'un bien classique, mais de plusieurs parts de logements, détenus conjointement par vous et d'autres investisseurs. En contrepartie de votre participation, vous percevrez une partie des loyers, proportionnelle au montant investi.
Sachez qu'il existe des SCPI classiques, mais aussi des SCPI fiscales. Ces dernières profitent de dispositifs fiscaux avantageux tels que la loi Malraux, le dispositif Pinel, etc.
À ce jour, le rendement des SCPI reste très attractif, même s’il est important de rappeler que les performances passées ne présagent en rien des rendements futurs. En 2021, selon l’ASPIM (Association française des Sociétés de Placement Immobilier), les SCPI généraient en moyenne des gains de 4,45 %.
Misez sur l'exploitation agricole, en optant pour les regroupements fonciers
Enfin, les groupements fonciers sont une autre alternative. Le principe est sensiblement le même. En revanche, les sociétés civiles ne détiennent pas des biens immobiliers classiques, mais plutôt des exploitations agricoles, forestières ou viticoles. Investir dans ce type de regroupements fonciers permet aussi de contribuer à l'économie du pays. Les rendements sont cependant moins élevés que ceux offerts par les SCPI. En revanche, les avantages fiscaux sont très attractifs.