Grâce à vos efforts d'épargne, via une prime, un héritage ou encore une donation, peut-être avez-vous actuellement un capital de 20 000 € à disposition… Dans ce cas, mieux vaut ne pas laisser dormir cette somme sur votre compte courant. En investissant, vous pourriez obtenir des gains additionnels, sans que ce pécule ne se fasse grignoter peu à peu par l'inflation. Mais quel support financier envisager avec ces 20 000 € ? Voici quelques conseils pour bien définir votre stratégie patrimoniale.
Oubliez les livrets d'épargne classiques pour la totalité de cette somme !
Commençons par faire le point sur les livrets d'épargne réglementés. En effet, peut-être que votre premier réflexe serait d'y placer vos 20 000 €. D'ailleurs, telle est précisément la stratégie envisagée par la plupart des néophytes de la finance. Les principaux supports plébiscités ? Le livret A et le livret développement durable et solidaire (LDDS). Mais sont-ils réellement intéressants ? La réponse est non ! Si ce n’est bien sûr pour une simple épargne de précaution… Explications.
Même si les taux sont légèrement repartis à la hausse, vous n'êtes sans doute pas sans savoir que les livrets réglementés ne proposent qu'un très faible rendement annuel. Ainsi, s’ils sont une très bonne option pour garder des liquidités de précaution de côté, ils ne sont absolument pas appropriés pour faire fructifier de l'argent. Qui plus est, le rapport entre le taux de rendement et l'inflation n'est plus du tout le même à l'heure actuelle qu'il ne l'était autrefois. À titre d'exemple, en 1986, le livret A affichait un taux très intéressant de 4.50 %. Il était donc à la fois très rémunérateur sans engendrer le moindre risque de perte en capital. Qui plus est, l'inflation n'était que de 2,7 %. Or, en 2022, la situation a bien changé. L'inflation est passée à 5,2 %, tandis que le taux du livret A n'est plus que de 2 % ! Autrement dit, ce livret réglementé est devenu un support faisant perdre de l'argent, bien que son capital soit garanti.
N'oubliez jamais que le rendement d'un placement seul ne veut strictement rien dire. Ce dernier doit toujours être apprécié selon l'inflation, c'est-à-dire l'augmentation générale des prix à la consommation. Pour être rentable, et si l'inflation est élevée, le taux de rendement doit l'être également. Sans cela, l'argent se dévalue peu à peu. C'est ce que l'on appelle le « mécanisme d'érosion monétaire ».
En d'autres termes, si vous décidez de placer vos 20 000 € sur un livret A en 2023, ces derniers ne rapporteront que peu d'intérêts. En contrepartie, l'inflation fera grimper les prix d'achat des produits de consommation courante. Dans quelques années, les 20 000 € placés et leurs intérêts vous permettront d'acquérir encore moins de choses que maintenant. Lorsque le livret réglementé affiche un taux de 2 % tandis que l'inflation est de 5,2 %, cela signifie que le rendement réel du placement est de -3.2% !
Sélectionnez vos placements selon vos objectifs et votre profil d'investisseur
Pour savoir où placer votre argent, il est essentiel de déterminer votre profil d'investisseur et votre horizon de placement. Pour cela, posez-vous les bonnes questions : quels niveaux de risque de perte en capital êtes-vous prêts à supporter pour éventuellement faire fructifier votre épargne ? Quels sont vos projets ? Sous quel délai aurez-vous peut-être besoin de votre argent ? En toute logique, vous n'effectuerez pas les mêmes choix si vous envisagez de préparer votre retraite, de léguer un patrimoine à vos enfants ou de vous constituer un apport pour acheter votre résidence principale.
De même, l'horizon de placement a un impact considérable sur le risque pris. Par exemple, l'importante volatilité des marchés financiers en fait des investissements très risqués à court terme. En revanche, sur le long terme, les fluctuations ont tendance à s'équilibrer. Dès lors, ils deviennent des placements au risque plus modéré et proposant une rentabilité intéressante.
Parce que 20 000 € est une somme conséquente, cette épargne vous permettra d'accéder à de nombreux placements différents :
- Livrets réglementés
- Fonds euros des assurances-vie ;
- Enveloppes fiscales placées dans des unités de compte (assurance-vie, PEA, contrat de capitalisation) ;
- Fonds d'investissement (OPC, ETF) ;
- Valeurs mobilières (actions cotées, obligations) ;
- Actifs boursiers en direct, par l'intermédiaire d'un compte titres ;
- Placements alternatifs, comme la cryptomonnaie ;
- Investissement immobilier ;
- Investissement « pierre papier » (parts de de SCPI - société civile de placement immobilier, OPCI - organisme de placement collectif en immobilier, ou de SIIC -société d’investissement immobilier cotée).
Toutes ces solutions d'investissement seront à considérer selon vos objectifs, votre horizon de placement et votre aversion au risque. Bien entendu, plus le rendement annoncé est élevé et plus le risque l'est également. L'idée est donc de trouver le bon équilibre pour espérer suffisamment de gains sans pour autant jouer votre capital à pile ou face !
Est-il possible d'investir dans l'immobilier avec 20 000 € ?
En France, la pierre est toujours très plébiscitée. L'immobilier est considéré comme une valeur refuge, particulièrement apprécié des particuliers. En effet, celui-ci offre généralement une très bonne rentabilité à moyen et long terme. Le risque reste modéré. Qui plus est, l'immobilier offre un côté tangible, contrairement aux placements boursiers.
Bien que la somme de 20 000 € soit déjà conséquente, elle ne sera pas suffisante pour acheter cash une résidence principale ou un logement locatif. En revanche, cela ne signifie pas qu'elle ne vous permettra pas de profiter de la croissance immobilière. Avec ce pécule, plusieurs options peuvent déjà être envisagées :
- 20 000 € comme apport personnel : de nos jours, les établissements bancaires refusent systématiquement de financer un projet d'achat immobilier dans sa totalité. Les emprunteurs doivent au moins avoir l'équivalent des frais de notaire et des frais bancaires. Prévoyez donc d'avoir au moins 10 % de la valeur du bien sur lequel vous souhaitez vous positionner. Avec vos 20 000 €, vous pourriez donc espérer investir dans l'achat d'une résidence principale ou locative de 200 000 € ;
- L'achat de parts de SCPI : il s'agit d'investir dans un fonds d'investissement immobilier. Dans ce cadre, plusieurs investisseurs mettent leurs ressources en commun. Ils ont alors accès à des parts d'un parc immobilier. Cela leur permet de profiter de la croissance du marché immobilier, sans pour autant devoir entretenir un bien et sans avoir à gérer de contraintes locatives. Qui plus est, l'acquisition de parts de SCPI affiche un ticket d'entrée peu élevé et permet de diversifier son épargne. En effet, les revenus sont issus de plusieurs biens différents. Il n'y a donc pas de risque de loyers impayés comme lorsque l'on fait de la location traditionnelle ;
- L'acquisition d'un garage, d'un box ou d'une place de parking : si 20 000 € ne suffisent pas à acheter un appartement ou une maison, ils permettent en revanche de couvrir l'achat d'une place de stationnement ou d'un local de stockage. Dès lors, ces emplacements peuvent être mis en location et générer des revenus passifs.
Quel que soit votre choix, sachez que l'immobilier s'apprécie toujours sur le long terme. En effet, cette option implique des frais d'acquisition importants. Lorsqu'il s'agit d'un achat à crédit pour une résidence principale ou du locatif, il faut également le temps d'amortir les intérêts d'emprunt.
La bourse : un placement risqué mais potentiellement très lucratif !
Autre alternative à l'immobilier : les marchés financiers. Là encore, pour limiter le risque pris, mieux vaut envisager les choses sur le long terme, surtout si vous optez pour des actifs volatiles, à l'instar des actions. Dans tous les cas, soyez vigilants et ne minorez jamais le risque. N'oubliez pas que les rendements passés ne présagent en rien des gains futurs. En bourse, le capital n'est jamais garanti et les pertes peuvent être parfois plus importantes que les gains !
Pour investir sur les marchés financiers, deux options principales s'offrent à vous :
- Acheter des titres en direct, tels que des actions cotées, par l'intermédiaire d'un PEA (plan d'épargne en actions) ou directement via un CTO (compte titre ordinaire). L'avantage ? Cela permet à l'investisseur aguerri de sélectionner précisément les valeurs qui l'intéressent. En revanche, il ne s'agit absolument pas d'une solution appropriée pour les néophytes, qui pourraient alors commettre de graves erreurs d'appréciation ;
- Ou acheter des parts d'un fonds d'investissement (ETF ou OPC). Ces derniers possèdent eux-mêmes un patrimoine diversifié. Ils ont préalablement choisi d'investir dans différentes actions d'entreprises cotées. En tant qu'investisseur, cela vous permettra non seulement de diversifier votre patrimoine, mais également de profiter d'une enveloppe fiscale intéressante, notamment si vous effectuez votre investissement par l'intermédiaire d'une assurance-vie ou d'un PEA. Votre gestionnaire pourra vous orienter vers un fonds approprié à vos objectifs et votre profil-risque. En effet, tous les fonds d'investissement ne détiennent pas la même quantité d'actions, d'obligations ou autres. Ils sont donc plus ou moins risqués et promettent des gains plus ou moins hauts.
Pour investir vos 20 000 €, pensez diversification !
Quel que soit votre choix d'investissements, sachez que nous vous recommandons vivement de diversifier vos placements. Tous les professionnels de la finance s'accordent à dire que la diversification est la clé d'une stratégie patrimoniale réussie. En effet, cela permet de maximiser la rentabilité tout en limitant le risque pris. Dans le cas où l'un des investissements s'avère peu rentable, les pertes sont alors compensées par les autres placements.
Besoin d'un exemple pour mieux comprendre ? Imaginons que vous souhaitiez optimiser les rendements de vos 20 000 € à moyen terme, sans prendre de risques exponentiels. Dans ce cas, vous pourriez :
- Conserver 10 % de cette somme sur un livret A, en guise d'épargne de précaution ;
- Mettre 50 % de vos 20 000 € sur un fonds en euros, via une assurance-vie. Cela vous permettrait d'obtenir un meilleur rendement et de conserver un capital garanti, tout en profitant d'une fiscalité avantageuse à partir de huit ans ;
- Et placer le reste dans de la pierre papier, de façon à profiter de la croissance à court terme du marché immobilier.
Finance durable : pourquoi ne pas investir vos 20 000 € en donnant du sens à votre épargne ?
Enfin, parce que la conscience écologique et sociétale est de plus en plus forte, sachez qu'il existe de nouvelles solutions pour donner plus de sens à votre épargne. Il est désormais envisageable d'investir dans des projets en accord avec vos convictions personnelles. C'est ce que l'on appelle l'investissement socialement responsable (ISR). Ces fonds n'investissent que dans des entreprises ou organisations ayant besoin de capitaux à des fins écologiques ou responsables. Dans ce cas, l'investisseur a la garantie que son épargne n'est investie dans aucune activité contraire à son éthique et que les entreprises sélectionnées n'agissent que pour un monde plus durable et solidaire. Le gain est double : l’ISR fait non seulement fructifier votre argent, mais vous permet aussi de contribuer à votre manière à un développement économique plus juste.